Vol-au-vent Frascati. - Ajouter à une garniture de pointes d’asperges, liées au beurre, de minces escalopes de blanc de volaille, champignons émincés et lames de truffes surgelées. Garnir le milieu du turban avec la garniture « Renaissance » ; placer sur celle-ci un beau bouquet de chou-fleur et le napper légèrement de sauce Hollandaise. Au milieu de cet aride causse de Gramat, auprès de ces châteaux forts, pleins de souvenirs du passé, le plus vénéré des anciens pèlerinages, Rocamadour, élève sa basilique. Pour être soldat, & être compté au nombre des défenseurs de la patrie, il falloit être propriétaire de terres, & l’affranchi n’étoit admis à cet honneur, que lorsque sa possession valoit trente mille sesterces. En effet, en 454 & 461, on voulut les faire revivre ; plusieurs citoyens furent condamnés, pour avoir en propriété un nombre de journaux plus fort que celui permis par la loi. En effet, Serranus étoit occupé à semer son champ, Fraîche Tuber Brumale lorsqu’il reçut la nouvelle de sa nomination au consulat.
Le fermier, loin d’y faire des améliorations dont il n’auroit pas eu le tems de profiter, semblable à la sangsue, l’abandonnoit lorsqu’il avoit épuisé le terrain. On avance lentement dans la carrière de l’intérêt, lorsque ce n’est pas en pillant le souverain ou le peuple que l’on peut s’enrichir, & lorsqu’il faut tirer de ses égaux, & sans contrainte, de quoi se procurer une fortune ; mais quand l’autorité souveraine, par sa manière d’administrer, donne lieu de faire rapidement des fortunes monstrueuses, il n’y a plus ni frein, ni barrières. Ce qu’on vient de dire prouve visiblement qu’aussitôt après les rois, le systême d’agriculture ne fut plus lié au systême politique du gouvernement de Rome ; que lorsque ces deux objets ne se trouvent pas réunis dans tout État quelconque, sa gloire, sa splendeur tiennent aux circonstances passagères, & sa prospérité ne peut être de longue durée. Les terres labourables furent converties en parcs, les prairies en jardins ; on cultiva & naturalisa les objets de luxe, de pur agrément, & la bonne culture fut abandonnée. Elle sonna. La bonne vint.
Aucune truffe ne peut être vendue si elle n’a pas été contrôlée. Des droits de tous les genres furent établis sur tous les grands chemins, aux portes de toutes les villes, & on ne pouvoit plus faire un pas sans rencontrer une foule de demandeurs. Il est prouvé par le chapitre précédent, que Romulus & Numa réunirent les loix agricoles aux loix politiques du gouvernement, & établirent pour gage de leur réunion les institutions & les cérémonies religieuses. Sans cette manière d’envisager les objets, seroit-il possible d’expliquer la contradiction monstrueuse qui se trouve entre les loix & la conduite de ce peuple ? L’estimable & le savant auteur des Recherches historiques & critiques sur l’administration publique & privée des terres chez les romains, fait à cette occasion une remarque bien judicieuse. Celui qui déplaçoit la borne d’un champ étoit regardé comme un coupable, & on avoit le droit de le tuer ; tout, en un mot, favorisoit la propriété : chacun avoit le droit de tuer le gibier sur son patrimoine ; aucune loi ne forçoit de porter ses denrées au marché, il étoit permis d’attendre une occasion favorable pour les vendre à un prix avantageux, & même au double de la valeur ordinaire.
N’auroit-il pas été plus sage & plus conforme à la saine politique, de défendre ces distributions immenses de grains à un prix au-dessous de sa valeur ? S’il y avoit une liaison nécessaire entre les loix politiques & les loix agricoles, si les romains avoient regardé l’agriculture comme la base durable de la prospérité de l’empire, ils n’auroient pas été dévorés de l’ambition de conquérir & de gouverner l’univers entier. Ainsi les loix politiques, comme les loix agraires, furent l’ouvrage du crédit de quelques particuliers, parce qu’il tournoit à leur avantage. ’il est résulté quelques avantages pour l’agriculture romaine, c’est par une voie indirecte : ce bien ne fut jamais l’ouvrage des vues de la république ; mais l’effet du zèle intéressé de quelques particuliers. Ce qui le rassurait, c’est que Mme Dambreuse ne pouvait connaître la vérité. Et il répond : C’est que les généraux d’armée cultivoient leurs champs de leurs propres mains, & que la terre se plaisoit à se voir sillonnée par des hommes couronnés de laurier, & décorés par l’honneur du triomphe. Les idées d’agriculture étoient si fortement empreintes dans les esprits, que pour récompenser un général d’armée, un vaillant citoyen, la république lui donnoit autant de terre qu’un homme en peut labourer dans un jour ; & lorsque le peuple accordoit une petite mesure de grain, c’étoit une distinction des plus honorables.